… ou pourquoi l’IA change beaucoup de choses, mais pas l’apprentissage humain

En 2016, je parlais déjà du « super-participant », cette créature mythique censée tout apprendre seule avec l’explosion du digital learning

 

Pour 2026, on nous annonce son retour, dopé à l’IA, plus rapide, plus efficace, plus informé…

La promesse : le super-apprenant peut tout savoir, tout comprendre, tout maîtriser. Il va enchaîner conversations avec l’IA, parcours adaptatifs, prompts, résumés de résumés, … et ça va être génial !

Et cette situation n’a rien de nouveau : on a toujours eu des adultes en formation qui savent, ou ont su, mais qui souvent ne pratiquent pas, faute de temps, de cadre, d’entraînement ou d’accompagnement ou qui confondent être informé et être compétent.

Ce que l’IA change… et ce qu’elle ne change pas

Oui, l’IA accélère l’accès à l’information. Elle explique, simplifie, illustre. Elle fait gagner un temps énorme pour avoir des tonnes d’informations structurées (je parle quantité et pas forcément qualité !)

Elle favorise l’émergence de 2 profils :

• Les « super-théoriciens » : très informés … et en surcharge cognitive. Apprendre ne se résume pas à consommer des contenus, même très bien générés. lire n’est pas être capable de mettre en pratique
• Les «super-c’est l’IA qui l’a fait », leur compétence, c’est de faire bosser l’IA, c’est-à-dire de passer commande. Faire faire et faire ; c’est très différent !

« L’illusion de maitrise » règne, il croit être capable parce qu’il sait faire agir l’IA à sa place

Une vérité qu’on oublie souvent

« Être capable de » … ça s’apprend et ça demande du temps et des ressources cognitives disponibles :

• Apprendre à me servir de l’IA et rester à jour des évolutions et mises à jour
• Apprendre à me servir de l’IA dans ma pratique quotidienne et le faire ensuite
• Apprendre à pratiquer avec l’IA ce que j’ai appris avec un formateur
• Apprendre à avoir des conseils utiles avec l’IA
• Apprendre à pratiquer ce que l’IA m’a conseillé
• Apprendre à désapprendre parce que ça change à toute vitesse

Et surtout apprendre à (re)trouver du temps pour faire tout ça … sinon c’est perdu d’avance

Pendant ce temps-là… le super-formateur revient

Lui n’a jamais disparu. Il était simplement recouvert par les vagues de pitchs de la EdTech, les discours annonçant la fin de la formation présentielle, les neurosciences résumées en deux schémas, et les nouveaux convertis à la pédagogie active ou gamifiée …

Le super-formateur travaille depuis longtemps sur ce que l’IA ne fait pas seule :

• Faire le tri pour ne garder que l’essentiel vraiment utile
• Partir du travail réel plutôt que des concepts
• Faire pratiquer plutôt que faire comprendre
• Accompagner la transposition dans le quotidien
• Aider à désapprendre avant d’apprendre
• Créer la confiance, le cadre et l’énergie du groupe

Et surtout, il utilise l’IA comme il utilise PowerPoint, les jeux pédagogiques ou les outils collaboratifs : comme un outil, pas comme une magie. Là où l’IA structure l’information, le super-formateur structure… la progression

Le vrai duo gagnant

• L’IA propose. Le formateur fait le tri
• L’IA accélère. Le formateur transforme.
• L’IA explique. Le formateur entraîne.
• L’IA donne accès. Le formateur donne prise.

Ensemble, ils permettent de passer de : “je ne sais pas” →“je sais” → “je fais” → “je sais faire autrement”.

Et vous ? Vous en êtes où dans votre manière de former, d’apprendre… et d’utiliser l’IA ?

 

Pour info : dans cet article, tout est de moi…et je me suis appuyé sur ChatGPT pour tout le reste .