Cet article est le deuxième d’une série sur les transformations de la formation
Le chantier doit démarrer par les fondations : une pratique pédagogique performante pour développer l’efficacité des modules de formation
Depuis des années, nous avons constaté qu’il y a un écart majeur entre le désir, des responsables formation et de leurs équipes de formateurs et concepteurs, de faire évoluer leurs pratiques et la réalité.
Trop souvent, la solution choisie est technique (nouvelle plateforme, achat de tablettes, salle avec déco attrayante …) cela peut aider, mais l’important, c’est que les pratiques des formateurs et concepteurs évoluent si nécessaire.
Dans cet article, nous partageons les enseignements qui sont le fruit des dizaines d’accompagnements de ce chantier que nous avons effectué avec nos clients.
Le mode didactique (« je parle, les participants écoutent ou notent ») ou expositif (« je présente des slides ») est encore très (trop !) utilisé dans les formations présentielles ou distancielles. A l’ère de Wikipédia, du digital et de la classe inversée, le bénéfice d’une séquence de formation (présentielle ou à distance) n’est plus d’apprendre, mais de pratiquer pour progresser dans sa pratique.
De plus, on constate le paradoxe suivant, d’un côté le temps disponible pour la formation se réduit et les participants ne veulent plus perdre leur temps dans des dispositifs inutiles (ils ont raison, une mauvaise formation même de 5 minutes, c’est encore trop long),
D’un autre côté, quand la formation est utile, les collaborateurs réclament des dispositifs complets avec des journées de formation pour avancer, de l’autoformation pour découvrir ou se perfectionner, des réunions pour échanger, des ateliers pour pratiquer, de l’accompagnement individuel, des séminaires pour partager …
Dernier point et non des moindres, à l’heure où tout le monde peut faire une vidéo ou un tuto, écrire un article (qui est en majorité le fait de citer ou de retweeter ce que d’autres ont écrit), où l’information est disponible … se pose la question de l’existence des services formation et de la formation.
C’est la capacité à produire de la valeur ajoutée (il ne suffit pas de filmer quelqu’un pour que cela soit pédagogique et utile) adaptée aux besoins des organisations et des managers qui garantira la continuation de l’activité des services formation.
Trop souvent, les formations sont conçues en partant des contenus disponibles ou de tout ce qu’il est possible de dire ce qui amène à vouloir présenter de trop nombreuses informations dans un temps court.
Présenter les 15 grands auteurs de la conduite du changement ou les 35 livrables de la conduite de projet est intellectuellement intéressant, mais peu actionnable au quotidien.
Autre raison, nous reproduisons ce que nous connaissons, or nous avons tous aimé/connu/subit « le cours où le professeur s’attend à ce que les élèves absorbent et retiennent un grand nombre de notions » ce qui fait qu’un grand nombre de personnes se disent des formateurs alors qu’ils sont des présentateurs.
Enfin, les demandes des organisations et des participants sont devenues « opérationnelles » : nous sommes passé de « je veux apprendre les théories du management » à « comment faire si … que faire quand … ma façon de manager est-elle adaptée … ? »
Le formateur n’est plus là pour présenter le savoir, il est là pour accompagner la réussite des participants après la formation.
L’augmentation et l’accélération du nombre de changements à réussir font émerger la nécessité d’un vrai retour sur investissement des formations (utiles, utilisables et utilisées) et la prise en compte des attentes des acteurs (dirigeants et managers, responsables formation et participants …) (voir satisfaire la demande de formations plus efficaces)
De plus, les apports récents des neurosciences augmentent la crédibilité des pédagogues qui savent depuis longtemps que :
Enfin, l’arrivée du digital et de ses vidéos, tutos … a créé des possibilités (s’autoformer quand on veut et comme on veut) et surtout des illusions (il suffit de regarder un tuto ou faire un serious game…).
Les nouvelles modalités ont donné un coup de vieux au e-learning des années 2000 (réussir à passer plus de 5 minutes sur un slide commenté par une voix off avec quiz à la fin est un vrai exploit) et aux présentations de 250 slides en taille 12.
Tous ces éléments, font que les services formation cherchent à évoluer et ont besoin d’être accompagnés dans ces transformations.
Après le constat, les causes et les raisons de la transformation, nous verrons dans un prochain billet : comment réussir ce chantier ?
A suivre dans un prochain billet : Transformation (2) : Formation et conception pédagogique : Comment réussir ce chantier ?
Voir l’article de lancement de la série : les 5 chantiers de la transformation de la formation. Dans les prochains articles, nous verrons le Digital learning :
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