Suffit-il de jouer pour devenir plus intelligent ?

  Jérôme Bocquet
  16 juin 2017

On sait déjà qu’être bon aux échecs, en maths, aux mots-croisés, aux jeux de mémoire ou de logique, … n’est absolument pas la garantie d’être intelligent, c’est juste la garantie qu’on maîtrise cette activité parce qu’elle nous plait et qu’on s’y est entrainé.

Est-ce que jouer à un jeu rend plus intelligent ?

Je prends « plus intelligent » dans le sens « plus compétent, plus expérimenté, plus agile, meilleur dans ses actions, ses interactions, ses relations, ses projets, … », pas le QI (quotient intellectuel), mesure imparfaite et restrictive de l’intelligence humaine.

Je pratique de nombreuses formes de jeu (pédagogique ou non) depuis des années (près de 40 !!!) et ai côtoyé un grand nombre de joueurs, et j’ai constaté que ce n’est pas parce qu’on joue qu’on devient plus intelligent, ce qui fait la différence, c’est ce qu’on fait du jeu et ce qu’on en retire

  • Oui, on devient plus intelligent, à condition que le jeu soit inséré dans une vraie dynamique pédagogique, d’identifier ce qui s’est passé et pourquoi, de tirer profit des enseignements du jeu (ce qui a fonctionné et pourquoi, ce qui n’a pas fonctionné et quoi faire la prochaine fois) et d’exploiter dans la vraie vie ce qui est apparu dans le jeu.
  • Non, si vous ne faites que jouer, vous vous préoccuperez du jeu et de comment gagner les prochaines parties, vous deviendrez meilleur à ce jeu (ce qui peut être suffisant pour passer une bonne soirée), vous en aurez des bénéfices indirects mais assez faibles sur vos compétences autres que ludiques

Comme dans toutes les activités pédagogiques, l’important, c’est le débriefing, l’exploitation, le transfert, le partage, la capitalisation …, pas l’action elle-même.

On n’apprend pas en jouant, mais c’est parce qu’on a joué qu’on peut apprendre et devenir plus intelligent sur un sujet !!!!